Foire aux questions

Dans cette rubrique vous trouverez des réponses à des questions que vous vous poser sur les différentes addictions comportementales.
Les réponses ont été validées par l'équipe de médecins-chercheurs de l'Institut fédératif des addictions comportementales.

 


LES JEUX DE HASARD ET D'ARGENT

 

Le sociologue Roger Caillois1 définit cette activité comme :

  • Libre et volontaire, source de joie et d'amusement
  • Séparée, soigneusement isolée du reste de l'existence, et accomplie en général dans des limites précises de temps et de lieu.
  • Incertaine
  • Comportant des règles précises, arbitraires, irrécusables
  • Fictive : accompagnée d'une conscience spécifique de réalité seconde
  • Improductive


Il a également créé une classification des jeux en quatre rubriques /

  • Agôn (Compétition)
  • Alea (Hasard)
  • Mimicry (Imitation)
  • Ilinx (Vertige)

 

L'Agôn : c'est la rivalité. Elle se retrouve dans les sports comme les courses, la lutte, le tir et les jeux d'esprit : les dames, les échecs, les jeux de société en général. Chaque concurrent s'efforce d'être reconnu pour son habileté, voire son excellence dans un jeu.
Alea : Le hasard arbitre : le joueur est "passif". C'est le domaine des jeux de dés, de la loterie, de la roulette... Tout le monde est sur un pied d'égalité.
Mimicry : Le joueur va jouer un rôle. Il va endosser un personnage, un masque au sens propre comme au figuré (masques, mimes, jeux d'imitation, les jeux de rôle...).
Ilinx : Ce sont les jeux de vertige. On va y trouver des activités qui vont aller jusqu'à l'étourdissement physique. Ce sont les jeux des enfants comme dévaler une pente comme un tonneau, ou des « défis » d'adultes comme faire du saut à l'élastique, aller dans des manèges qui font monter l'adrénaline...

 


La Loterie - Le loto
Un document créé par La Française des Jeux édicte le règlement du Loto en France.

Les casinos
Un décret daté de 1959 réglementent les jeux dans les casinos des stations balnéaires, thermales et climatiques.
La loi du 5 mai 1987 autorise les machines à sous mais uniquement dans les casinos.

Le PMU
Le décret du 5 mai 1997 réglemente les sociétés de courses de chevaux

Par la loi du 12 mai 2010, l'Etat a réglementé le secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne

 


Tous les jeux peuvent conduire à une certaine forme d'addiction. Cependant les demandes d'aide concernent le plus souvent :

  • Les jeux de hasard et d'argent (distribués par les casinos, le PMU, La française des jeux) où le montant de la mise d'argent n'a pas de limite et où le joueur soumet son pari à l'incontrôlable hasard
  • Les jeux vidéo : le plus souvent ce sont les MMORPG qui sont nommés. Ils fonctionnent dans un monde virtuel où le joueur a une grande liberté pour imaginer et faire vivre son avatar.

 


Le joueur « social » ou « occasionnel »
C'est le profil le plus fréquent. Jouant pour son agrément, le joueur occasionnel peut sortir du jeu à tout moment. L'absence de dimension problématique se traduit par l'absence de besoin de jouer. Le plus souvent, le joueur se fixe un montant pour ses mises.
Le jeu n'est alors qu'une des facettes de la vie, il se partage avec d'autres centres d'intérêt et n'entrave pas les tâches de la vie courante.

Le joueur professionnel
Quelques joueurs tirent leurs revenus de cette activité. Ce sont avant tout des personnes qui abordent le jeu avec une approche logique et calculée. Estimant avec précision et calme les probabilités de gain et de perte, constamment concentrées, elles restent impassibles et savent arrêter de jouer pour éviter des pertes excessives.
Ces professionnels tireraient finalement peut-être plus leurs revenus de cours particuliers que du jeu lui-même et s'enrichirait au dépends de joueurs imprudents (PARAGRAPHE à REDISUTER AVEC AUTRES).

Le joueur « compulsif »
Jouant sans « contrôle », le joueur  compulsif n'arrête pas de son propre chef une phase de jeu... surtout lorsqu'elle est gagnante. Seule la dépense totale de l'argent disponible stoppe le joueur qui finit donc toujours perdant (même s'il ne garde en mémoire que ses « succès » au cours de la partie).

Le joueur pathologique
Comme le précédent, le joueur pathologique éprouve de grandes difficultés à mettre fin à une séquence de jeu, voire ne peut même pas l'envisager. Son caractère pathologique réside dans l'obligation de toujours recommencer à jouer, sans pouvoir tenir compte des réalités personnelles familiales, économiques... et même logiques !

 


Souvent, les proches découvrent, très tard, les pertes subies par le joueur. Le joueur pensant qu'il va « se refaire » devra emprunter à ses amis, sa famille et il mentira sur ses pertes.

L'important pour les proches du joueur pathologique sera de se mettre à l'abri financièrement. Protéger ses finances protège le joueur de lui-même et de ses pulsions de jeu.

L'aide d'une assistante sociale et/ou d'un conseiller financier peut être utile pour établir ces protections.

Lorsque c'est possible, rechercher la collaboration avec le joueur permet de faciliter la mise en place de mesures appropriées pour assurer une certaine sécurité financière du couple ou de la famille.

 


Le jeu pathologique entraîne une souffrance psychique. Son impact sur les différents domaines de la vie quotidienne est considérable.

Il est fréquent d'observer chez le joueur pathologique des troubles dépressifs ou anxieux, voire des idées suicidaires. De même, on note de fréquentes autres addictions (alcool, tabac, cannabis...)
De plus en plus de services accueillent des joueurs pathologiques. Ce site propose un annuaire avec tous les contacts.

 


Certaines attitudes de l'entourage peuvent motiver le joueur à consulter. Il est important que le joueur connaisse le processus qui l'a amené à jouer trop souvent, trop longtemps et à miser des sommes de plus en plus importantes.
Le proche pourra dans un moment favorable d'écoute du joueur, lui expliquer les conséquences que son comportement a sur le couple, la famille et les finances. Il pourra interroger le joueur sur sa perception de la situation et sa volonté de changer.
Lorsque la communication est bien établie, l'entourage peut apporter son soutien et son aide si le joueur souhaite s'engager dans une démarche de soins.
Il est important d'informer le joueur que sa démarche de soin restera cependant personnelle et qu'il en est responsable.

 


L'entourage tirera bénéfice aussi d'échanger avec un soignant et avec d'autres proches de joueurs ou au sein d'un groupe de parole. C'est important pour les proches d'en parler pour éviter un sentiment d'impuissance ou de honte et de solitude.

Le proche peut parfois avoir besoin lui-même d'aborder ce problème avec un soignant.

 


Le jeu responsable qualifie ce qui peut être proposé pour réduire le risque de dommages éventuels chez ceux qui pratiquent les jeux de hasard et d'argent.
Les opérateurs de jeux (La Française des Jeux, le PMU) peuvent prévoir d'informer les joueurs sur les risques de l'addiction au jeu. Il sensibilisera le joueur sur les risques potentiels du jeu, la nécessité de se fixer des limites. Il prévoira des systèmes d'exclusion ou d'auto-exclusion.

 

 

LES JEUX VIDEO

 


La question de l'addiction aux jeux vidéo n'est pas partagée par tous. Certains vont parler de pratiques excessives alors que d'autres les qualifieront d'addiction.

Pour ce qui est de l'adolescent, il convient d'être prudent dans la qualification de la pathologie. L'excès est en général très présent dans le comportement de l'adolescent. On peut qualifier une pratique d'addiction au jeu lorsque le joueur joue pour échapper à un déplaisir, une souffrance psychique (par exemple un fort sentiment d'insécurité).

 


Les joueurs aiment les jeux vidéo car ils leur permettent d'échapper à la réalité physique, corporelle, environnementale... Mais ce n'est pas pour cela qu'ils confondent le monde virtuel et la réalité.
Le joueur peut trouver une gratification dans le jeu vidéo qu'il n'aura pas sur le plan scolaire. Le niveau de jeu augmentant, les actions se complexifiant c'est toujours agréable de progresser et d'avoir ce sentiment de récompense dans l'univers du jeu vidéo.

 


Si le jeune est dans une perte de contrôle vis-à-vis du temps passé à jouer aux jeux vidéo, si le jeu devient une préoccupation de tous les instants, si d'autres activités que l'on pratiquait auparavant ont été abandonnées au profit des jeux vidéo, les parents doivent être vigilants.
Le parent doit être bienveillant mais mettre des limites et si cela ne fonctionne pas ne pas hésiter à prendre contact avec un professionnel pour parler des difficultés rencontrées.

 


La rencontre avec un professionnel de santé doit être abordée dans le sens d'une aide, d'un soutien pour toute la famille. C'est effectivement toute la famille qui souffre de l'isolement de l'adolescent qui passe son temps à jouer aux jeux vidéo.
Pour faire accepter cette rencontre à l'adolescent, il faut lui présenter la consultation comme :

  • un moyen d'exprimer ses difficultés
  • de dire pourquoi il joue beaucoup et ce qu'il ressent lorsqu'il joue
  • Pour les parents ce sera le moyen de :
  • dédramatiser la situation
  • diminuer les inquiétudes
  • d'apaiser les tensions et les conflits...

 


Souvent l'adulte ayant une pratique addictive des jeux vidéo présentera aussi des troubles liés à des consommations de produits comme l'alcool ou le tabac. Des études montrent que les joueurs qui jouent aux jeux vidéo plusieurs heures par jour consomment aussi davantage d'alcool et fument plus.
D'autres études ont montré que l'addiction aux jeux vidéo augmentait l'agressivité, l'irritabilité voire pour certains des troubles anxieux (par exemple de l'anxiété sociale).
Certains joueurs pourront montrer des symptômes dépressifs.

 

 

LES ACHATS COMPULSIFS



Le terme le plus souvent utilisé est celui d'achat compulsif. L'acheteur compulsif est obsédé par l'envie ou le désir d'achats. Cette envie d'achat irrépressible soulage une tension intérieure forte.
La réalisation de l'achat est marquée par l'urgence, la perte de contrôle. Cet acte est accompli de façon irréfléchie, imprévisible.
Après l'acte on peut observer de regret, remords, auto-accusation ou culpabilité.

 


L'achat compulsif est une addiction qui nécessite comme d'autres addictions, une prise en charge pluridisciplinaire.

Des essais ont permis de montrer l'efficacité de la thérapie de groupe. Des techniques classiques d'apprentissage du contrôle des impulsions ont également bien fonctionné.

 

 

LES TROUBLES ALIMENTAIRES (ANOREXIE ET BOULIMIE)

 


En ce qui concerne l'anorexie, elle peut survenir chez la jeune fille qui devient obsédée par l'idée d'être trop grosse. Elle va commencer à restreindre des aliments. Ce comportement peut être accompagné de suralimentation incontrôlée (anorexie mentale avec crise de boulimie) ou de comportements visant à perdre du poids : hyperactivité physique, vomissements, utilisation de laxatifs à outrance.

 


Le diagnostic est fortement suspecté quand chez une jeune fille pubère on repère les 3 A : Anorexie (restriction) alimentaire, Amaigrissement, Aménorrhée (absence de règles).

 


Il vaut chercher de l'aide auprès d'un professionnel de santé qui de préférence va connaître les troubles du comportement alimentaire (TCA). Cela peut être un pédopsychiatre, un pédiatre pour les plus jeunes, un généraliste, un psychiatre ou un médecin spécialisé dans les TCA.

 


Oui. Il vaut mieux consulter rapidement avant que les troubles ne deviennent chroniques et que l'organisme se fragilise.
Plus on consulte tôt, plus on guérit vite.

 

 

LES DEPENDANCES SEXUELLES ET AFFECTIVES

 


L'addiction sexuelle qualifie une fréquence excessive et croissante, non contrôlée, d'un comportement sexuel en dépit des conséquences négatives possibles et de la souffrance engendrée.

« L'addict sexuel » va passer beaucoup de temps à la recherche de l'assouvissement de ses fantasmes ou de ses comportements sexuels. Elle peut encore être sous l'emprise de pratiques sexuelles particulières.
Le sexe envahit leur vie, l'espace psychique, pose des problèmes affectifs et sociaux (vie de couple, travail...)... Cela ressemble à une toxicomanie parce que lorsqu'ils essaient d'arrêter, ils ont les équivalents d'un syndrome de sevrage : nervosité et impulsions irrésistibles de retourner sur ces sites...

 


Une personne qui a une grande activité sexuelle est satisfaite sexuellement. Cela n'a rien à voir avec une fixation. Par ailleurs, l'addiction se traduit par des conséquences négatives qui s'accumulent.

 


Il existe des prises en charge spécifiques. Elles visent à restructurer une sexualité en la rendant mieux adaptée à l'individu. Elles permettent de réduire le comportement addictif, d'améliorer la relation aux autres de travailler sur un changement de perceptions cognitives.

 


LA DEPENDANCE A L'ACTIVITE SPORTIVE

 


Lorsque le sportif ne parvient plus à gérer son comportement, lorsqu'il dépasse sa limite il se met en danger au niveau physique et psychique.

Il faut distinguer un comportement de dépendance problématique qui va faire apparaître des signes de manque importants à l'arrêt de la pratique, des risques très importants sur la santé. La personne consacrera des temps de plus en plus importants à l'activité physique malgré les répercussions qu'elle pourra constater sur son corps.

 


Dans quelques villes en France, des prises en charge très spécifiques sont possibles. Le sportif pourra y faire un bilan psychologique. Cela permettra de détecter des problèmes éventuels qui pourraient justifier une consultation avec un psychiatre par exemple.

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